Autre semaine « fantôme »…en attendant la 1°chimio

01/05/2022

Je termine deux autres semaines « fantôme », comme j'aime les nommer.

Deux semaines, durant lesquelles je n'ai plus eu de rdv médicaux.
Deux semaines, de non-travail.
Deux semaines, de « vacances ».

J'ai profité de tous les « carpe diem » qui se sont présentés à moi.
J'ai profité du fait que mon corps m'a donné une pause dans les maux : les suites de l'opération se sont estompées.

Quelques chouettes échanges, rencontres, fêtes, visites,...pour rester en mouvement et pour ne pas trop réfléchir et apprendre à savourer la vie au quotidien....les petits bonheurs de boire un verre, manger un p'tit bout au resto, d'organiser un brunch, féliciter des mariés, revoir des personnes, rigoler au cinéma, .... Vraiment, je me répète : savourer CE QUI EST, là maintenant....hier c'était hier, demain c'est demain....

Derniers préparatifs administratifs pour être « prête » (je ne le serai jamais 😉) quand la chimio débutera et que je ne doive plus y penser : organiser la venu de la femme de ménage, planifier mes trajets vers Bordet avec un taxi médical, prévoir une formule « foodbox » (ex. HelloFresh) pour que les filles puissent cuisiner si je ne me sens pas bien, créer un groupe de « soutien » via les réseaux...(maintenant que j'ai appris à demander de l'aide je ne lâche plus personne 😁), planifier des séances de kiné, faire venir une infirmière à domicile,...

Bref, je peux affronter ma 1°chimio en toute « sérénité »....enfin, presque, l'angoisse est bien présente, je ne vais pas vous le cacher. Même si je reste optimiste globalement, l'idée qu'on va m'injecter un produit qui ne tue pas que les mauvaises cellules, mais aussi certaines autres en bonne santé....cela m'inquiète et me dépasse.

Quelle souffrance pour ce corps qui n'a strictement rien demandé. Certes, ce corps a crié « stop » avec la venue de la cacahuète. Il m'a clairement fait savoir qu'il était temps de se poser, de mettre des limites...mais est-ce que ce traitement doit être aussi lourd ?

Savoir que mes globules blancs vont en attraper un coup et de ne plus pouvoir fréquenter des lieux trop fréquentés, pour éviter de me chopper des microbes supplémentaires ...ne me fait absolument pas plaisir.

Oui, cette fois-ci l'inconnu me fait peur, car je ne peux « contrôler » mon corps.
Je dois lui faire confiance et accepter un mode de vie adapté:

* Comment va réagir mon corps ?
* Combien de jours je me sentirai mal, après chaque chimio ?
* Est-ce que je vais vraiment me sentir mal ?
* Malgré ma force de caractère, est-ce que je pourrai résister à la fatigue annoncée ?
* Est-ce que, même en étant un mental de fer, n'existe-t-il pas des limites ?
* Est-ce que je vais atteindre cette limite?
* Ou est-ce que je vais encore l'outrepasser ?

* ...

Beaucoup de questions, une fois de plus... mais qui font avancer, à chaque fois un peu plus vers « là, ou je suis censée être » 😉.

La vie va 🙏